Que faire ?
Les comportements répétitifs, les obsessions et les routines ne sont pas faciles à faire disparaître. Plus le comportement dure, plus il sera difficile de le modifier. Le message est donc d’intervenir le plus tôt possible. Sachez que certains comportements sont acceptables de la part d’un jeune enfant mais pas d’un adolescent ou d’un adulte. Cela ne dérangera personne si un très jeune enfant veut toucher les cheveux des autres, par exemple, mais ce geste deviendra problématique s’il persiste à l’adolescence.
Le comportement ne doit pas nécessairement disparaître complètement. Il a parfois une fonction positive, la réduction du stress ou l’apport de plaisir, par exemple. Les préoccupations et les intérêts spécifiques peuvent être utilisés pour favoriser l’interaction sociale. Les routines peuvent, quant à elles, offrir une certaine prévisibilité à l’enfant. Les enfants avec autisme sont parfois difficiles à motiver pour des activités qu’ils n’aiment pas. Utiliser les intérêts spécifiques comme moyen de motivation peut donc s’avérer être une stratégie payante.
Instaurer des limites
Lorsque les obsessions, le comportement répétitif ou les routines deviennent problématiques, vous devez poser des limites claires. Vous pouvez procéder de différentes manières.
Objets : déterminer un nombre maximal ou un type d’objets bien défini.
Exemple
Jean peut mettre maximum 5 cailloux dans son sac lorsqu’il est en chemin pour l’école. Pierre peut faire des rangées uniquement avec ses voitures et pas avec celles de son frère.
Temps : déterminer un nombre de fois et/ou un temps maximal.
Lieu : autoriser le comportement uniquement dans des lieux précis.
Exemple
Michel peut agiter ses ficelles uniquement dans la voiture.
Suivez ces étapes lorsque vous voulez poser des limites :
Etapes | Exemple |
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Formulez en termes concrets ce que votre enfant fait, quand, combien de temps, etc. | Lorsque Pierre est en train de parler, il se met directement à parler de son sujet favori, les chiens de race. Il continue quelle que soit la réponse de l’interlocuteur. Il agit ainsi tant avec des inconnus qu’avec des gens qu’il connaît. Si personne ne réagit, Pierre parle généralement des chiens de race pendant 30 minutes. |
Posez des limites réalistes sur le plan du temps, du nombre, des personnes et des circonstances, etc. | Pierre ne peut commencer à parler des chiens de race qu’après 2 minutes de conversation sur un autre sujet. Il peut ensuite parler des chiens pendant 5 minutes maximum. On a discuté préalablement avec Pierre de sujets de conversation alternatifs qu’il pouvait aborder et des questions adaptées qu’il pouvait poser aux inconnus. |
Adaptez les limites en fonction de l’effet : éloignez-vous de l’objectif de comportement en cas de stress, d’angoisse ou d’autres réactions négatives ; rapprochez-vous de l’objectif si les résultats sont positifs. | Jean met en moyenne 30 cailloux dans la poche de son pantalon sur le chemin de l’école. Il pouvait ramasser maximum 10 cailloux, mais il s’est mis en colère lorsqu’il n’a plus pu en ramasser. La limite est désormais fixée à 20 cailloux. |
Visualiser
Utilisez un support visuel, comme des objets, des photos, des symboles ou une liste écrite (lien). L’objectif principal de la visualisation est de comprendre le monde et de créer une certaine prévisibilité. Cette méthode permet de réduire les éventuelles frustrations et angoisses de votre enfant et donc de réduire les préoccupations et les stéréotypies.
Organiser visuellement les activités
Elaborez des repères visuels pour préparer votre enfant aux activités ou aux événements du futur proche. Annoncez les changements à temps. Pour de nombreux enfants avec autisme, cette prévisibilité diminue les frustrations et les angoisses, ce qui a une influence positive sur les préoccupations et les stéréotypies.
Réduire l’ennui
Si le comportement de votre enfant est déclenché par l’ennui, donnez-lui la possibilité de faire des activités agréables et concrètes. Cherchez avec votre enfant de nouveaux centres d’intérêt.
Diminuer les stimulations sensorielles
Si l’hypersensibilité est à la base du comportement, essayez de diminuer les stimulations.
Développer un comportement alternatif
Vous pouvez essayer d’interrompre le comportement répétitif de votre enfant en proposant une autre activité qui n’est pas compatible avec le comportement en question. Vous pouvez, par exemple, demander à un enfant qui bat souvent des mains de mettre ses mains dans ses poches. Vous pouvez donner à un enfant qui met des objets non-comestibles en bouche, une banane ou des choses comestibles. Si l’enfant veut sentir certaines textures dans sa bouche, donnez-lui des aliments qui présentent cette texture.
Récompenser
Récompensez votre enfant pour un comportement alternatif souhaité ou acceptable. Expliquez-lui clairement pourquoi il est récompensé.
Ignorer
Si vous pensez que le comportement a pour but d’attirer l’attention ou de provoquer des réactions, mieux vaut l’ignorer. Sachez que le comportement commencera par s’intensifier, mais si vous restez conséquent, il s’estompera lentement car il perdra sa fonction.